© Marion Pluss
– Maman, regarde !
– Hmmm…
– Mais regarde ! Tu ne les reconnais pas ?
– Mais qui donc, voyons ?
– Mais les deux enfants, là, regarde !!!
– Mais non, voyons, avance !
Ma mère, comme des milliers de mères en France, préférait baisser les yeux. Feindre d’ignorer la misère qui sévissait dans nos rues. Faire comme si elle n’avait pas vu, comme moi, la veille au soir… ce matelas à même le sol d’un grand quartier parisien… où d’autres mères, à peine différentes d’elle tentaient de réchauffer contre leur giron, leurs petits, au milieu des passants, mi-ébahis, mi-gênés.
Ma mère n’est pas une mauvaise femme. Notez par là, pas plus mauvaise que les autres. Les pauvres, elle leur donne la pièce, le dimanche, au sortir de la messe. Enfin, c’est moi qui la leur donne… mais je vois bien qu’elle sourit. Certains diront qu’avec cette menue monnaie qu’elle distribue le dimanche, c’est surtout une conscience qu’elle s’achète. Une bonne image qu’elle projette.
Mais ces pauvres-là, ma bonne dame, dit-elle à la boulangère, personne ne leur a demandé de venir.
Alors, moi, je me demande pourquoi ils sont venus ces gens-là, comme mon père les appelle. Pour mourir de froid sur un trottoir parisien, pour vivre dans la crasse aux abords des villes, pour mendier et voler ?
Tout cela n’a aucun sens. Mais il est plus facile de montrer du doigt que de tendre la main.
Un texte qui sonne juste. Bien vu.
Merci
Ces gens là. . . Comme ils disent. . .
Et oui…
Un texte juste et poignant. En quelques phrases, tu dis tout…
Merci
Ils sont venus dans l’espoir d’une vie meilleure… Ton texte me serre le cœur. Moi aussi je donne souvent la pièce et j’ai l’impression de m’acheter une conscience en le faisant. Mais je me sentirais encore plus mal de ne pas le faire. Alors…
Je voulais mieux faire ressortir le fait qu’elle donnait devant l’église, pour se faire voir… avant d’avoir des propos racistes.
Une vie meilleure… toujours meilleure que celle qu’ils avaient là-bas. C’est difficile à croire et pourtant. C’est ce que me disent mes élèves à l’école, le sourire aux lèvres. Toujours ce sourire aux lèvres.
J’attendais ton texte avec impatience. Merci…
Je sais bien, j’ai voulu garder le regard naïf de l’enfant qui ne comprend pas qu’on puisse les laisser dans une telle précarité, surtout. 😉
Il est superbe, ton texte, Stéphie.
Merci ma jolie 😉
La photo n’est pas simple et tu t’en sors bien !
Merci 😉
J’aime ton blog, car j’y trouve des sujets divers et variés, traités avec beaucoup de lucidité et surtout surtout aucun jugement. Bravo.
J’essaie de faire en sorte qu’il soit le plus possible à mon image. Merci de me suivre avec cette régularité et de me laisser ton avis, qui compte, tu le sais.
Un sujet difficile mais bien traité. C’est vrai que quand on donne on a l’impression de s’acheter bonne conscience. La situation des enfants me serrent toujours le coeur. On a tous besoin de s’ouvrir un peu l’esprit.
Je ne supporte plus de voir comment la misère s’étale à nos portes dans une sorte d’indifférence collective. Les mamans dormant sur le trottoir avec leurs enfants deviennent légion. C’est épouvantable
C’est fort, joliement écrit avec un morale qui sonne comme une claque! Bravo!
Merci Ludo 😉
Très beau texte, j’aime ton angle d’approche, c’est très juste.
Merci beaucoup miss
bravo ma copine, tjs le mot juste, sur une très belle photo…et la petite claque de fin, parfait
Merci poulette !
A l’origine, j’étais partie sur quelque chose de ce type… mais plutôt avec le point de vue de ces pauvres-là…
J’ai vu que finalement, tu as fait de tout autres choix 🙂
Oui, j’ai pas réussi à arriver au bout de mon texte 🙂
Parfois c’est que ce n’est juste pas le bon moment 😉
Très beau texte et bonne piqûre de rappel
Merci beaucoup 😉
Merci de sublimer ma photographie de tes mots ! 🙂
Ton commentaire me va droit au coeur !