Partager la publication "Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra"
J’adore Khadra, découvert avec l’Attentat : alors je n’allais pas rater son nouveau roman. Celui-ci s’ouvre sur l’histoire de Turambo qui va être exécuté à
l’aube. Qu’a-t-il commis pour en arriver là ? Il va falloir attendre une bonne partie du roman pour le découvrir puisque la narration nous ramène à ses premiers jours et entreprend de nous raconter l’histoire de cet enfant né de rien. Turambo est un jeune Algérien qui vit avec sa mère, un jeune oncle, une vieille tante et une jolie cousine. Le père ? Gueule cassée de la première guerre, il n’a jamais trouve le courage de revenir au foyer au retour de la guerre.
L’enfance de Turambo est misérable mais un atout va le faire remarquer et sortir de la misère : ses poings… il a une frappe hors du commun et la boxe va le sortir du ruisseau. Son destin croisera celui de quatre femmes qui, chacune à sa manière, le feront avancer dans la vie. Et puis il y a aussi Gino, l’ami d’enfance, celui avec qui il va traverser bon nombre d’épreuves. Mais Turambo est trop sensible à l’amour et cela causera sa perte…
Ce roman c’est à la fois le récit de la vie d’un homme qui aura avancé droit devant lui, aura affronté courageusement tous les obstacles avec cette détermination à rester fidèle à ses principes et à ce qu’il s’est fixé. Il refusera tout au long de sa vie de se plier aux exigences d’autrui, aux choses insensées qu’on voudrait lui imposer. Mais c’est aussi un roman très riche dans la mesure où il prend place dans une Algérie de l’entre-deux guerres; c’est un beau témoignage sur la situation du pays à cette époque : la misère, le racisme, l’exclusion… la révolte qui gronde déjà dans le coeur de ceux qui se sentent opprimés.
L’auteur dit « je ne peux pas le raconter sans le trahir » tant il est truffé de rebondissements. Alors, je ne le trahirai pas moi non plus et vous conseillerai de découvrir par vous mêmes cette histoire forte portée encore une fois par une langue dense, ciselée. En effet, on se régale des phrases et de l’imaginaire de Khadra. Je vous conseille donc de lire cette oeuvre dont l’auteur dit qu’il est sorti épuisé, laminé. Une histoire poignante !
Quelques citations :
« Ce qui importe, ce ne sont pas les coups irréguliers que l’on encaisse, mais la nature des traces qu’ils nous laissent. »
« L’amour est fait de hasard et de chance. A une bretelle de la vie, il est là, offrande sur le chemin. S’il est sincère, il se bonifie avec le temps. et s’il ne dure pas, c’est que l’on s’est trompé de mode d’emploi.
Je ne m’étais pas trompé de mode d’emploi. Je m’étais trompé sur toute la ligne.
J’ai rangé mon coeur au placard pour n’écouter que les orientations de DeStefano. »
je viens d’en terminer la lecture, j’ai adoré.
Ah ! Je suis ravie !