Une photo, quelques mots (17)

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© Kot

Elles sont où ? Elles sont où, encore, ces maudites clés ?

Ce matin-là, elle était encore partie comme une furie, en retard. Il ne lui suffisait pas de se lever des heures avant l’heure du départ. Plus elle se levait tôt, plus elle traînait, gourmande de ce temps qu’elle avait l’impression de voler au petit matin, ce temps qu’elle avait l’impression de voler à tous ceux qui dormaient. Pensez-vous qu’elle aurait mis ce temps à profit pour lire, travailler, corriger, ranger ou nettoyer. Non, elle profitait de cette sorte de langueur, de cette tasse de café qui fume, de cet écran qui lui envoie sa lumière dès les premières minutes.

Ce matin-là, elle avait encore fini par sauter sous la douche, sauter dans ses vêtements et sauter dans ses bottes. Elle avait attrapé au vol son grand sac fourre-tout dans lequel elle avait jeté tout ce qu’il pouvait contenir, sans même savoir ce qui lui servirait vraiment. Elle avait vaguement espéré ne pas avoir oublié de se coiffer, avait claqué la porte sans se retourner. En retard, elle allait encore être en retard.

Pourquoi se lever avec tant d’avance pour au final, répéter le même rituel de celle qui court derrière les minutes qui lui manquent et qu’elle ne rattrapera pas ?

Et là, soudain, sur ce quai de métro, la panique. La question qui ressurgit aussi souvent qu’elle court après le temps : où sont mes clés ? Plonger sa main tout au fond du sac, en vain. Le secouer et entendre le doux tintement… Oui, mais quel trousseau répond à l’appel ? Les clés de sa salle de classe ? Oui, elles y sont. Celles de la voiture qu’elle vient de garer près d’une porte ? Forcément, là aussi. Mais celles de la maison ? Aura-t-elle encore claqué la porte oubliant le précieux trousseau sur la bibliothèque de l’entrée, forcée de faire appel aux talents de son ex, plus doué en ouverture de portes qu’en ouverture de coeur… Ouf, le voici…

La voilà rassurée ? Elle pourra rentrer tout à l’heure. Au final, malgré sa précipitation constante, tout finit par se goupiller. Tiens… et si elle profitait de ces quelques minutes d’attente sur le quai pour appeler son amie ?

Plonger sa main encore… Où est ce maudit téléphone ?

Argh, oublié…

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16 réflexions au sujet de “Une photo, quelques mots (17)”

  1. Mouarf !
    (Ce commentaire constructif vous est offert par celle qui, même si elle part à l’heure, oublie toujours quelque chose. Ses cours par exemple. Alors que le téléphone, bizarrement, je ne l’oublie jamais, lui. Je ne crois pas que ça veuille dire quoi que ce soit, non. Non ?)

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    • J’oublie mon téléphone bien moins souvent que je ne cherche mes clés. Néanmoins, je pense que mon téléphone va désormais pouvoir reprendre son simple statut d’objet puisqu’il va recevoir bien moins de messages qu’avant 😉

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  2. Mon mari perd ses clés TOUS LES JOURS ! Enfin il ne les perd pas mais les cherche tout le temps… Moi c’est mon téléphone mais je suis moins « grave » que lui… des fois je me demande s’il blague… 😀

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  3. Encore un bien joli texte…
    Je pense que beaucoup de femmes s’y retrouveront ! 😉

    « Pourquoi se lever avec tant d’avance pour au final, répéter le même rituel de celle qui court derrière les minutes qui lui manquent et qu’elle ne rattrapera pas ? »
    Tiens, qu’est-ce que je disais ? :p je me fais souvent ce genre de réflexion… sans que cela change rien à mon rituel…^^

    « forcée de faire appel aux talents de son ex, plus doué en ouverture de portes qu’en ouverture de coeur »
    c’est joliment tourné, tu as le sens de la formule… 🙂

    Je te souhaite d’excellentes fêtes, Stephie ! 🙂

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    • Merci beaucoup pour ton gentil commentaire. C’est difficile pour moi de livrer mes mots et les encouragements font du bien

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