Après avoir lu la nouvelle de Fitzgerald il y a peu (ici), j’ai enfin trouvé l’opportunité d’aller voir le film. J’étais prévenue de la distance entre les deux supports et j’ai donc pu mieux en apprécier les enjeux.
Tout d’abord, passer d’une nouvelle de 50 pages à un film de 2h30 supposait que le réalisateur avait étoffé la trame de départ. En fait, je pense que le « débat » se situe à un autre niveau. Je ne dirais pas que ce film est une adaptation, il s’est surtout inspiré d’une réflexion sur la fuite du temps. Mais en sens inverse. Que se passerait-il si on vivait notre vie à l’envers, surtout si on était le seul à qui ça arrivait ?
Si vous n’avez pas encore abordé le film ou la nouvelle, attention, j’en dis beaucoup.
Je trouve que ce qui permet de garder le titre initial, c’est surtout la problématique, car de nombreuses libertés sont prises avec le texte original.
Tout d’abord, la narration est différente puisque dans le film, c’est la fille de Daisy qui lit à sa mère, sur son lit de mort, le journal de Benjamin. Puis Benjamin n’est pas élevé par ses parents mais par une jeune femme noire, Queenie, qui gère une maison de retraite. Benjamin ne naît pas dans la peau d’un vieil homme, mais d’un vieux bébé. De fait, une ellipse a été nécessaire entre lui bébé et quand on le voit à l’âge de quelques années. D’ailleurs, sur cette période est-il logique de le faire grandir puisque son évolution doit être inverse.
Ensuite, sa relation avec son père est très différente ; ainsi que la place du personnage de Daisy.
Il seait trop long et certainement inintéressant de lister toutes les divergences. Je pense qu’il ne faut pas trop comparer un livre et les choix faits par un réalisateur.
En ce qui concerne le film lui-même, je dirais que je me suis un peu ennuyée sur le premier tiers du film (mais je suis arrivée à la bourre, et je n’avais pas de pop-corn, hum…). J’ai commencé à accrocher lors du passage où il rejoint une femme tous les soirs dans un salon de l’hôtel. J’ai d’ailleurs aimé toute la période où il est marin.
Bon, il est vrai que j’ai surtout accroché à partir du moment où Bradd Pitt « se ressemble ». Si au départ, le personnage de Daisy m’agaçait, j’ai été profondément touchée par la relation qui se met en place entre ces deux personnages. Et si je n’ai pas pleuré, ce fut souvent de justesse.
J’ai aussi beaucoup aimé la fin du film : à la fois la fin de l’histoire de Benjamin (beaucoup plus douce que celle de la nouvelle) et la fin de l’histoire de Daisy et de sa fille.
Je pense qu’à sa sortie en DVD, je réfléchirai à une étude croisée nouvelle-film à faire en classe de 3e, après ma séquence de poésie sur la fuite du temps.
Bilan positif, il faut le dire. Dieu que Bradd vieillit bien… soupir…
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