Sans doute la première fois que je lis un polar espagnol et c’est un essai vraiment convaincant. Ce
roman, lu en partenariat avec Le livre de Poche, entre dans la sélection du Prix des lecteurs 2013. Je ne sais pas ce que valent les deux autres en compétition mais celui-ci m’a fait passer un très bon moment de lecture.
Retrouver un noyé sur la plage, les mains ligotées dans le dos, en général ça fait parler les gens. Mais les Galiciens sont des taiseux, comme le dit si bien Rafael Estevez l’adjoint de Léo Caldas, inspecteur chargé de l’enquête. Qui a donc pu tuer Justo Castelo, dit Le Blond ? Il ne semble avoir au final ni amis ni ennemis dans le village. Mais tout le monde semble avoir vu dans les parages le capitaine mort du navire sur lequel il avait fait naufrage plusieurs années auparavant. Un revenant qui se venge ? En tout cas, les habitants de Paxon ne semblent pas trouver cela plus farfelu que toute autre théorie. Que s’est-il passé d’ailleurs, le soir où ce navire a fait naufrage ?
Léo Caldas va sans conteste rejoindre le club des inspecteurs dont j’aime la personnalité. Pas autant qu’Erlendur certes, mais tout de même. J’apprécie beaucoup sa manière raisonnée d’appréhender les situations, le fait qu’il ne soit pas borné et ne se ferme aucune porte, allant même jusqu’à ne pas refuser d’emblée la théorie du revenant qui se venge. Il y a également son entourage qui est très bien campé : le père, l’oncle mais aussi le personnage féminin à peine évoqué mais que l’on sent important. Et puis ses interventions à la radio rajoutent une réelle épaisseur à son personnage, insufflant notamment une bonne part d’humour au roman.
Un roman malin, une enquête bien menée mais sans heurt et sans précipitation. Un retournement final bluffant et bien amené ; j’ai été bluffée car je n’avais vraiment pas vu venir ce qui pourtant était sous mon nez, intelligemment déposé à portée du lecteur… et pourtant… Seul petit bémol pour moi : certaines répétitions. Je pense qu’existent suffisamment de ficelles narratologiques pour éviter que chaque avancée de l’enquête ne soit répétée à chaque protagoniste. J’ai voulu voir si d’autres enquêtes existaient et j’ai lu chez Ys que c’était en fait la deuxième. Mais que la première n’était pas traduite… mais à quoi pense-t-on vraiment dans le monde de l’édition quand on fait un truc pareil ?
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