Aventure de l’écriture, écriture d’une aventure – Episode 6

Mon titre emprunte à Ricardou ce qu’il dit en 1963 : « Le roman n’est désormais plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture ».

J’avoue, j’abuse. Je vous ai laissés en plan un 2 janvier, en vous disant « à demain ». Mais la vie et son rythme effrénés ont repris leurs droits et je peine de nouveau à me dégager du temps. Et pourtant, ce qui m’est arrivé, grâce à blog, c’est vraiment une aventure. Une aventure sur l’écriture qui m’a menée tout droit à l’écriture.

Phase 1

Tout d’abord, il y a eu la merveilleuse idée de celle qu’on appelait à l’époque Leiloona. Un atelier d’écriture, s’appuyant chaque semaine sur une photo. Atelier merveilleux qu’elle vient d’ailleurs de remettre en marche et pour lequel j’ai déjà commis trois textes depuis la reprise.

Cet atelier m’a mis un premier pied à l’étrier. Je n’avais jamais osé écrire, hormis quelques poèmes au lycée. Avoir étudié les grands auteurs avait créé chez moi une pudeur, un sentiment coriace qu’après des textes pareils, je n’avais aucune légitimité pour écrire moi-même. Les commentaires positifs des participants m’ont aidée à ne laisser parler que mon plaisir. Des commentaires d’auteurs sur certains de mes textes m’ont faite rougir et m’ont donnée la force de continuer.

Phase 2

Et un jour, il y a eu Aline. Je ne sais pas si tu lis encore ce que j’écris par ici. Si c’est le cas, sache que je te remercie. Tu as été l’étincelle. Pour mon rendez-vous, le premier mardi c’est permis, je lisais et chroniquais des textes érotiques. Jusqu’au jour où, tu m’as incitée à participer à un appel à textes sur le thème des miroirs. Je me souviens avoir ri, je me souviens de Fabienne qui m’a incitée à me lancer. Et de la fierté quand mon texte a été sélectionné et publié en numérique. C’est la première fois que mon chemin croisait celui des éditions du 38 et d’Anita Berchenko…

Phase 3

Il y a eu aussi ce concours d’écriture « Le temps d’un été », pour lequel je me suis plantée en beauté. Concours qui m’a permis d’écrire l’embryon de mon premier roman. Et alors que j’écrivais un soir sur Facebook « je reprends mon roman par la face Nord », après un déjeuner avec la très inspirante Karine Bailly de Robien, j’étais loin de me douter de ce qui allait m’arriver. Le lendemain, un message m’attendrait sur Messenger. Un message, filant la métaphore de la veille, qui disait de lui faire signe quand je serai arrivée au sommet. Je ne le savais pas encore mais Alexandrine Duhin allait devenir mon éditrice chez Fayard.

Et ensuite ?

Tout n’a pas toujours été rose… – les haters, la réalité des chiffres de vente, les éditeurs qui promettent puis font le mort… – mais dans quelques jours, après deux recueils de nouvelles en 2022, sort enfin ce roman que je porte en moi depuis plusieurs années. Alors peu importe, ce sont des expériences incroyables qu’on ne me reprendra jamais.