J’ai pu découvrir cet étrange petit roman grâce à Laetitia La Liseuse qui en a gentiment fait un . Après avoir fait escale chez Denis, il s’est posé chez moi.
De quoi ça parle :
Ariane est une bien singulière jeune femme pour accepter d’occuper le rôle d’intendante du comte de Furbach au manoir d’Uberwintern. Celle-ci a tout quitté de sa vie précédente, prête à travailler sans relâche pour servir un homme dont on devine qu’il cache un terrible secret. En effet, à la manière de Barbe-Bleue, il épouse des femmes auxquelles il interdit de se servir d’une petite clé qui mène à une chambre interdite. Mais chacune de ses six épouses brave l’interdit et cède à sa curiosité…
Ariane devient donc la complice muette de ce qui se trame au manoir et continue impassible son devoir quotidien. Entre le comte et elle se tisse une complicité très particulière. Saura-t-elle arrêter cette chaîne de violence en ne succombant pas à la curiosité.
Ce que j’en ai pensé :
Si ce livre traite de la curiosité, il en est une à lui tout seul. Anne Terral a un style bien à elle, un style très particulier qui a d’ailleurs rebut Laëtitia. S’il m’a fallu quelques pages pour épouser le style très spécial de l’auteur, je n’ai par la suite plus réussi à m’en décrocher. Cette écriture est travaillée et ciselée à la limite même du long poème en prose. Elle joue sur les images et les accumulations avec beaucoup de talent. Le récit est plusieurs fois entrecoupé des pensées du comte qui ressemblent à de longs poèmes de vers libres.
Je suis une lectrice très sensible au style d’écriture et là, je dois reconnaître que c’est une très belle découverte pour moi. Un livre qu’il faut certes apprivoiser mais qui, par la puissance de son style, nous fait flirter avec la plus forte des angoisses, un style qui nous mène au plus profond de ce huis-clos. Bravo !
Ce livre va désormais continuer sa route chez Jumy qui, je l’espère, arrivera à y prendre autant de plaisir que moi.
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