Partager la publication "L’île des beaux lendemains de Caroline Vermalle"
Ah que je l’attendais ce roman ! Après avoir adoré son premier roman, L’avant-dernière chance et avoir patienté avec une nouvelles
parue dans un petit recueil, il me tardait de retrouver ses mots, sa voix, son univers. On est toujours anxieux lors du deuxième roman : sera-t-on aussi conquis ? Retrouvera-t-on ce qui nous a fait vibrer la première fois ? Pourra-t-on dire à cette auteur si accessible pour ses lecteurs que « oui, c’est encore un coup de coeur ». Tout d’abord merci Caroline, pour votre confiance des premiers jours et merci pour l’envoi de ce roman avec ces quelques mots de vous, vers moi.
Ce roman est raconté par un papillon, si si ! Mais il n’est pas le seul à collecter des informations car ses ailes ne peuvent le mener partout. Il est aidé des vents et d’autres papillons. Ce petit insecte choisit de nous parler d’une femme particulière, une qui s’est émue, justement, de ne pouvoir sauver un papillon de nuit échoué contre la vitre de sa cuisine, un soir. Cette femme prend sa bicyclette, le lendemain. Elle ne le sait pas encore mais en faisant le pari fou de retrouver sa cousine, perdue de vue depuis plus de cinquante ans, Jacqueline marque enfin un tournant dans sa vie, à soixante-seize ans. Est-il déjà trop tard ?
Page après page, on découvre des secrets, des non-dits. Mais on découvre également une galerie de personnages tous plus beaux les uns que les autres. Je ne saurais vous dire lequel j’ai préféré, peut-être d’ailleurs car cela n’aurait aucun intérêt. Nane, c’est la vieille cousine dont la porte est ouverte à tout ce que le vent lui ramène, un ilôt de refuge au milieu de l’océan, une sorte de réparatrice des âmes brisées. Derrière elle, transitent Arminda et Mathis, qu’elle a recueillis et en quelque sorte adoptés. Mais il y a aussi Marcel, cet homme que fuit Jacqueline et qui est cependant un homme bien – il y a souvent des gens bien qui ne sont juste pas faits pour être ensemble. Il y a Paul aussi, la tête dans les étoiles et qui porte en lui un douloureux secret. La complicité des deux hommes m’a d’ailleurs beaucoup touchée et leur préparation de l’expédition de Marcel m’a d’ailleurs beaucoup faite rire.
Bon, ne lanternons pas plus longtemps, j’ai aimé ce roman, vraiment. C’est un de ces romans doudous, qu’on lit dans le calme avec cette volonté de faire les personnages nous appartenir. On rentre dans une bulle, on écoute, on s’émeut et on se rend compte que toutes ces histoires, au fond, portent en germe notre propre histoire. Celle de la recherche du bonheur, celle du temps qui passe inexorablement. Et puis il y a aussi cette voix qui nous dit « Vis, avant qu’il ne soit trop tard. Aime et dévoile-toi plutôt que d’être pétri du regret de ton manque de courage. »
Ce roman délivre un message optimiste sur tout ce que l’on peut vivre à chaque âge mais il me fait aussi frémir quant à toutes les choses que notre orgueil ou notre lâcheté nous empêchent de vivre.
Merci Caroline pour ce très beau roman, d’une fraîcheur à l’image d’une magnifique couverture. Je pourrais vous en parler plus mais je veux le laisser résonner encore en moi, égoïstement, sans trop le dénaturer de mes mots.
Demain, j’aurai le plaisir de vous rencontrer grâce aux Editions Belfond afin de parler d’un très beau sujet : » Les blogueurs, des lecteurs pas comme les autres. »
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