Partager la publication "La ballade de l’enfant gris – Baptiste Beaulieu"
Avec son troisième roman, Baptiste Beaulieu signe une très belle oeuvre. La ballade de l’enfant gris nous prend par la main et nous incite à accepter l’autre dans sa différence.
Il y a avant et après la Déchirure. Il y a No’ et il y a Jo’. Mais aussi l’amour même si parfois, on n’est pas certain qu’il soit au bon endroit.
No’ est un petit garçon tout gris. Il a une maladie qui entrave l’oxygénation de son corps. Voilà pourquoi il est tout gris. No’ va mourir, on le sait. Mais à l’hôpital, il y a Jo’, un jeune interne qui accompagne l’enfant. On peut dire que, quelque part, ces deux-là se sont choisis. Dans la vie de No’, il y a également sa mère. Quand elle est là… Jo’ se retient de demander à cette femme pourquoi elle n’est pas plus présente pour son fils, comment elle peut prétendre l’aimer et le laisser seul…
Avant et après, vous disais-je. Le récit croise deux temporalités. Avant la Déchirure, donc : toute la vie de l’enfant et de son médecin, à l’hôpital. Mais aussi après : au décès de l’enfant, son fantôme est resté là, incapable de partir. Alors Jo’ va partir sur les traces de cette mère afin de percer son secret et de lui « rendre » son enfant.
La ballade de l’enfant gris nous attrape et ne nous lâche plus. C’est un très beau roman qui nous dit l’amour, qui nous dit le soutien. Mais il pointe aussi nos faiblesses, nos secrets les plus honteux. Pas simplement pour les déterrer, non. Mais pour nous apprendre à vivre avec.
Avec une plume fort sensible et un coeur énorme que l’on devine sous chaque mot, Baptiste Beaulieu nous emmène dans son road-trip à la recherche d’une vérité qui se révèle poignante.
Une journaliste de TF1 m’a demandé si ce roman, que je lisais au moment du reportage, pouvait vraiment se classer dans les romans feel-good.
Après tout, un enfant meurt dans ce roman, c’est violent. Certes, mais des enfants meurent chaque jour dans le monde, laissant leurs proches dans un désarroi auquel nul ne peut être préparé. Dans ce roman, au-delà de la maladie et de la mort, il y a la complicité entre l’enfant et son médecin, les bonnes blagues qu’ils font à la (fausse) vilaine Crinchon, la tendresse entre eux. Et tout ce que le médecin fait pour rendre plus doux la souffrance et le déclin de l’enfant.
Il y a également tout ce chemin à parcourir pour se sauver soi-même et réussir à avancer malgré tout ce qu’on peut se prendre en travers du buffet.
A mon avis, le roman feel-good est justement celui qui parvient à nous faire avancer en toute situation, malgré la violence des baffes que l’on peut se prendre jour après jour.
Un seul petit bémol pour moi. Mais j’avais eu le même pour le dernier roman de Gilles Paris ainsi que pour celui de Caroline Vermalle car c’est un ressort qui ne m’embarque pas. J’ai eu du mal à percevoir l’intérêt de l’omniprésence de l’enfant fantôme après son décès. Mais c’est vraiment une remarque toute personnelle.
A ne rater sous aucun prétexte mais le sujet est quand même bien plombant !
C’est vrai 🙂
hello Stephie très belle chronique belle journée
Merci beaucoup 🙂
Belle chronique qui donne envie de découvrir ce roman, mais j’ai peur que ce soit malgré tout un peu déprimant…
Triste parfois mais pas déprimant 😉
Pourquoi pas… Je vais regarder quels sont ses deux précédents romans pour me faire une idée, je ne connais pas du tout cet auteur !
Tu vis dans une grotte ? Tout le monde connaît ce jeune toubib-écrivain 🙂
Il me dit bien celui-ci.Merci pour cette belle présentation.
De rien, ma copine 😉